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Pour lutter contre l'inéluctable écoulement du temps et le voile noir de l'oubli, j'ai décidé de collectionner " les premières fois ". Pour matérialiser cette collection, il me faut trouver un objet qui les représente.
Une ampoule de cinq cent watts en plein face, pour ma prime apparition dans le monde. Il est vrai qu'il s'agit d'une proposition surprenante, mais ô combien ressemblante à la réalité de cet instant.
Un disque de musique tibétaine pour mes paroles initiales, sans attendre le consentement de ma mère qui aurait plutôt proposer un disque de trash métal.
Un rubiscube pour le devoir numéro un de mathématique, dans lequel un petit carré enveloppait deux lettres, je ne sais trop pourquoi.
Une aiguille dans une meule de foin pour mon premier amour. J'ai mis longtemps à le trouver, pour que finalement il me pique en plein cœur.
Une tapette à souris pour le début d'une longue série de bêtises où je me suis fait attraper. Je crois plutôt qu'il aurait fallu un piège à loup pour m'ouvrir les yeux.
Une éponge pour la soif, l'élastique pour l'érection et je choisis pour l'ennui, un ballon qui se dégonfle, pff.
La bicyclette correspond assez bien à l'idée que je me fais du commencement de ma compréhension de la marche du Monde :  " Soit tu pédales pour avancer, soit tu tombes ". Tout comme un livre en chinois pour les discours des hommes politiques.
Des chevaux galopants sur l'écume de la mer me paraît être la plus juste représentation de ma première extase amoureuse.
Ma peur originelle aura,elle, la forme d'une chouette au cri strident et c'est un point d'interrogation qui symbolisera ma première mort.

 
malibu
 
 
   
 
 
Il se fait vieux et sa mémoire flanche. Il s'accroche à la vie et s'invente une collection d'objets, sensée représenter les moments forts que sont " les premières fois ". Il est vrai qu'on a tous tendance à modifier ses souvenirs, les embellir ou tout simplement les oublier s'ils sont trop douloureux, mais il a essayé d'être au plus près de la vérité. Entrons dans ce bric-à-brac hétéroclite, ce musée des sensations vécues pour voir s'il fait écho avec nos propres ressentis. Pour nous aider à comprendre son choix, l'auteur à donné un titre à chaque élément, essayons de les décoder.
A l'entrée, une ampoule de cinq cent watts, avec sa date de naissance marqué dessus, symbolise certainement sa venue au Monde. Sur une étagère on aperçoit un disque de chant tibétain avec sur la pochette inscrit :  " ça y est, je parle ! ". Curieuse représentation des premiers mots. Un rubiscube traîne au sol, une étiquette " problème mathématique " y est accrochée. Veut-elle indiquer la prime victoire sur l'engin diabolique ou son incompréhension pour les mathématiques ? Au milieu de la pièce gît une meule de foin et en s'approchant on peut y voir un petit papier épinglé avec écrit le mot " Amour ". C'est  vrai qu'il est difficile à trouver. A côté, une éponge ratatinée marquée d'un " Soif " fait pitié, et dans un coin de ce lieu, une tapette à souris nous nargue d'un " piège à bêtise ". Que fait donc cet élastique planté au mur et ce ballon dégonflé? Il faut tendre le premier pour pouvoir lire " érection " et défripé le second pour y voir " ennui ".
Une bicyclette avec sur le cadre peint "  la marche du Monde " nous laisse perplexe. Y aurait-il une relation avec le livre en chinois, posé sur sa selle, et donc le titre français est :  " Les discours des hommes politiques " ?
Dans tout les cas il ne manque pas d'un certain humour.
Accroché au mur, un tableau nous offre à voir des chevaux blancs galopants sur l'écume de la mer. Le titre " extase amoureuse " lui sied à ravir. En avançant, une chouette empaillée nous fait peur et là aussi c'est réussi.
La visite se termine par un point d'interrogation sous-titré du mot " Mort ". 

 
malibu
 
 
 
 
 
 
Je travail depuis un an dans un laboratoire d'expérimentation sur la matière. Une plombe que je promène ma blouse au milieu de bidules ultramodernes. Faut dire que dans cette turne y'a pas une machine à moins de milles dollars. C'est qu'ici tout est chiffré en dollars you esse, on parle angliche… C'est bizarre mais on s'y fait. Et puis bon, moi je m'en fout nettoyer, épousseter, javelliser des tubes et des payasses payé en dollars, en euro ou même en yen, c'est kif kif bourrico. Et je peux vous dire qu'ils n'ont pas demandé l'avis de ma daronne pour me faire travailler comme un cheval. Je tire ma charrette dans allées qu'on dirait une limousine tellement qu'elle est longue, avec mes balais, mes serpillères et trois paniers différents pour les déchets… Parce qu'à chaque salle ses torchons et sa poubelle. A c'est pas n'importe quoi mon boulot, faut être précis. Mais c'est pas très clair, l'autre jours j'arrive et ils m'avait laissé deux lettres et petit paquet carré enveloppé de papier bruns et fermer avec un rubans adhésif marron. Alors les lettres j'ai rien compris… pour ce que je suis allé à l'école. Dans le petit paquet y'avait un genre de masque et des gant. Le masque il ressemblait à un que mon papy m'avait montrer, il avait fait les tranchées le vieux. Je savais pas trop pourquoi y'avait tout ça. Faut vous dire que mon chef il est jamais là, parce qu'il se taille plus tôt et sans rien dire ? Alors, je suis tout seul.
Oh, putain, je peux vous dire que quand je suis rentré dans la pièce et que je me suis m'y à cracher mes éponges, il m'a pas fallu une deuxième fois pour ouvrir les yeux. Je l'ai mis direct leur truc. Le lendemain, j'en toussais encore. Mon père il m'a dit que c'était pas normal que mon chef il aurait dû être là etc… Il a raison… mais bon y'en a pas des masses du taf dans la région, alors…
Et en plus j'ai qu'une bicyclette pour me traîner alors pour avoir un boulot mieux payer et peut être améliorer ma condition, c'est pas gagner.

Mon père il dit que je devrais pas me laisser faire, c'est un syndicaliste mon père. Mais pour moi les syndicats, c'est comme les chevaux ; ils hennissent à tour de rôle, et leurs baragouinage ça me fait l'effet de grésillement vraiment pas chouette. Voilà un an que je turbine du chiffon et de la brosse dans cet atelier et je n'ai toujours pas compris ce qu'ils y font. En tout cas ils manquent jamais de me payer en de moi et ça me va comme ça. C'est sûr qui paraît qu'avant moi il a pas bien finis le gars. Passé l'arme à gauche avant 18 ans c'est moche, mais sympas la boite à filer un bon pourliche au parent et on les à pas revue depuis. Je vous ais tout dit. Vous voyer c'est plutôt sympas d'avoir une place en apprentissage quand on est un jeune comme moi. C'est vrais quoi quand on a 14 ans et qu'on aime pas l'école…
 
Amériko
 
 
 
 
 
 
 
 
Est-ce que l'on a vraiment des informations circonstanciés qui permettraient de bien préparer l'opération ?
Pas exactement, on est un peu faible… le point de départ c'est l'interview de l'apprenti. Un an qu'il travaille dans la boite, il va sur ces quinze ans. Il est entré dans le service juste après l'entrée en application de l'apprentissage à 14 ans.
Qu'est ce que nous avons sur lui ?
Famille modeste, père métallurgiste au chômage syndiqué à FO et mère au foyer. Il est en difficulté depuis le primaire et il passe en SECPA avant de rentrer directement chez nos amis de Ranciler asociates.
Père syndicaliste….étonnant qu'il est été pris avec cette caractéristique.
D'après ce que l'on a appris dans les dossiers du DRH ; depuis la mort du premier ça ne se bouscule pas au portillon est celui-ci semble doté d'un QI suffisamment faible pour ne pas être un problème. D'ailleurs dans l'interview que nous avons réalisé il ne semble même pas réalisé où il travail.
Il vaut mieux pour nous
Oui, peut être…
Et comment avez vous pus interviewer le gamin ?
En se faisant passer pour des sociologues.
Et les dossiers du DRH ?
Bof la routine, le personnel féminins de l'agence a pu soudoyer le chef du service du nettoyage et puis voilà… la chair est faible. Le problème c'est que ça a failli coûter la vie môme.
Vous n'allez quand même pas pleurer capitaine. Nous sommes en guerre et ces salauds préparent des choses terribles, vous le savez.
Mais on ne pourrait pas plutôt faire un truc classique ; genre faux accidents ou faux attentats comme à Toulouse et pfuitt…
Non cela recommencerait ailleurs. Il faut les faire disparaître définitivement, qu'ils se sentent traqués. Parlez-moi encore du garçon.
Il nous a raconté qu'il n'avait pas vraiment d'autre choix que de travailler là bas et en plus il me semble assez fière de son travail. Le problème c'est qu'il me semble peu en contact avec les savants.
Oui pour nous ce n'est certes pas l'idéal. Vous devez le revoir ?
Affirmatif, nous avons un rendez-vous la semaine prochaine ? Nous pourrons certainement utilisé son chef aussi qui semble bien accroché.
Et " eux " ils ne se doutent de rien ?
Je ne pense pas. Malgré toute leur technologie, ils sont trop sur d'eux et ne pense pas que nous connaissons leur existence. Pourtant David les a vus, c'est vraiment dommage qu'il n'est pas eu son caméscope à ce moment là.
Bonne chance capitaine, le monde compte sur vous
Merci chef, je ne vous décevrais pas.
Ameriko
 
 
 
 
 
 
LE TROU DU LAVABO… "IL "
 
Vieux bab sur le retour il était connu entre Millau et Le Vigan. Au  volant de sa vieille 2CV, il errait entre  les champs de cailloux de ces contrées désertes et les terrasses abandonnées des Cévennes.
Il pérorait pendant des heures sur le sens de la vie, la marche de l'univers. Quelque fois il parlait de lavabos qui se vidaient….
On disait bien des choses sur lui :
· Il aurait été ingénieur, et brillant avec ça !
· On lui prêtait des origines corses.
· Sur le marché, on murmurait qu'il aurait quitté la ville après l'A.Z.F.
· Le Docteur Martin disait (en privé) qu'il souffrait de paranoïa. Il parait que ça veut dire qu'il se sent persécuté et surveillé.
· Mr le Maire de La Couvertoirade, la cinquantaine respectable, reste rêveur; Il lui rappelle ses jeunes années, du temps ou il était venu vivre ici en communauté….
· Les gendarmes ont trouvé chez lui un paquet avec de la poudre…Ils se demandent ce que c'est…
· Un sociologue à la fac de Montpellier en parle comme un exemple des capacités qu'ont certaines régions à intégrer des exclus.
· Un cinéaste s'intéresse à lui et veut faire un film du genre " allo la terre, ici Najac "
 
Yveline
 
   
 
" Je préconise le trou du lavabo pour comprendre le système solaire. "

En effet le sens de rotation de la spirale formée par l'eau qui s'écoule est l'image de la complexité du mouvement des étoiles autour du soleil.
Y a-t-il eut un big bang tout au début ?
Qui aura-t-il à la fin du monde ? Espérons que ce ne sera pas à l'image du lavabo vidé ou  la gouttelette fragile tremble avant de s'évaporer…
Je suis une de ces gouttes d'eau, infime partie d'un tout , anonyme au milieu des autres , avec le sentiment de la force né de l'unité…
" Il est vrai qu'il s'agissait d'une demande surprenante "
Cela peut être, il est vrai une hypothèse surprenante : En effet mon histoire et mon destin me paraissent uniques nés à la fois d'un certain déterminisme (on ne choisi pas ou on naît) et de mon libre arbitre (dans mes choix de vie)…Comment puis je être aussi anonyme et faire partie d'un tout : de l'eau ?
Comment suis-je aussi minuscule à l'échelle du système solaire et du mouvement des planètes ?
Les bouleversements de l'histoire qui paraissent fondamentaux, marquer le temps, ne sont rien à cette échelle là.
" Et sans attendre le consentement de ma mère, il arrêta les chevaux et me logea dans une grande panière suspendue sous la charrette ou il y avait de la paille et sa limousine "
        Ainsi le jour d'A.Z.F. : Sans attendre le consentement de ma mère, j'etais parti dans ma 2 chevaux, et j'ai été  bloqué sur la rocade, encastré dans une limousine qui a été soufflée comme de la paille après l'explosion. Violence du souffle qui a ravagé Toulouse et modifié le sens de ma vie (alors que ce souffle n'était rien à l'échelle de l'univers)…
Apres le 21 septembre je n'ai plus été le même : la carrière d'ingénieur chimiste à laquelle je me destinais sans état d'âme m'a parue inopportune, voire dangereuse. (Si je me déplaçais en 2 CV, c'était  par snobisme et c'est maintenant c'est par soucis écologique). Seule la 2cv est restée, trait d'union entre me vie précédante et aujourd'hui.
" Il vit 2 lettres et un petit paquet carré enveloppé de papier brun et fermé avec du ruban adhésif marron "
De cette époque, j'ai gardé 2 lettres, et un petit paquet carré, enveloppé de papier brun et fermé avec du ruban adhésif marron. Une des lettres est la copie de ma démission de l'usine, le petit paquet c'est les cendres et la terre qui ont recouvert Toulouse ce jour là
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Quant à la deuxième lettre, j'hésite à en parler, je ne sais qu'en faire…
Je l'avais trouvée la veille dans le bureau du directeur ou -bien sur -je n'étais pas autorisé à entrer… Pourquoi suis-je allé là, pourquoi aussi  ai je ouvert cette enveloppe et surtout pourquoi n'ai je pas parlé ensuite ???
J'ai d'abord cru à un canular : Qui pourrai menacer de tout faire sauter dans un complexe industriel aussi bien gardé ? J'ai ensuite hésité a avouer ou et quand je l'avais trouvée.
" Il a fallu 2 quasi catastrophes pour m'ouvrir les yeux "
Dans quelle galère j'etais ! En effet dans le contexte de la polémique attentat/ accident, si je parlais j'etais mis en cause.
La 1 ère catastrophe fut une interwiew sur le trottoir ou j'ai failli lâcher ce que je savais devant la télé.
La seconde fut ma rencontre avec Constance.
Constance était internée depuis longtemps à l'hôpital G.Marchand. L'explosion l'avait jetée dehors ou elle errait sans but…Elle disait que Jesus avait  promis aux hommes la fin du monde et que cette explosion en était le signe avant-coureur. Elle disait même que les attentats à New york avaient la même origine. Et j'ai commencé à lui expliquer que Al -quaida et le F.L.N.C. n'etaient pas la même chose !!!
Dieu seul sait ce qu'elle aurait pu aller raconter à tout le monde ensuite !!!
Depuis j'ai peur…
" On sait que les bicyclettes ont essayé de toutes les façons de remédier à leur triste condition sociale "
Le F.L.N.C. est dans une lutte tout aussi inefficace que ces bicyclettes, mais ils y croient -eux !!!Ils sont capables de tout. Ils voulaient que leur acte soit revendiqué et la disparition de cette lettre a laissé toutes les hypothèses fleurir : du terrorisme international jusqu'au banal accident lié à un manque de vigilance…La lutte du peuple corse a été oubliée, occultée et ils me recherchent !
Dans ma 2C.V. Sur le Larzac, militant pour l'écologie et l'agriculture biologique, avec mes cheveux longs, ma barbe et mon gilet en poil de mouton qui irait reconnaître le brillant ingénieur de 2001 ?
" Les chevaux hennissent à tour de rôle et leurs hennissements sont coupés de grillons et chouettes "
La nuit tombe sur le Larzac. Les chevaux des résidences secondaires remplaceront bientôt les troupeaux de moutons.
Mon look détonne, je suis seul. Je me suis trompé d'époque…
 Mais à l'échelle du temps et de l'univers qu'est ce que 30 ans ? Le chant des grillons, le hululement des chouettes sont immuables. Les hommes vont et viennent, changent de mode de vie…Leurs luttes, leurs engagements, leurs idéaux, la corse, la non violence ou l'écologie leur semblent essentiels et donnent un sens à leur vie…
Qu'est ce qui est essentiel au regard du mouvement des étoiles et la course éternelle du soleil dans le ciel ? 
 
Yveline
 
   
 
 
A 12 ans- quoique encore très jeune- je suis déjà le spectateur d’un événement à la fois troublant et mystérieux. La naissance d’une étrange créature en laboratoire- créature surnommée Jeanne- et sa lutte pour sa survie face à un ogre abominablement terrifiant.
Après avoir lu ces quelques lignes, je ne vois pas comment arriver à trouver le sommeil. Fiction… ? Ça peut être que de la fiction ! Je n’ai plus 12 ans d’ailleurs, j’en ai plus de 20. Il est vrai qu’il s’agit d’une coïncidence surprenante. C’est comme cette impression de « déjà vu » que l’on ressent parfois, ce petit décalage entre ce que votre oeil aperçoit et ce que votre cerveau imprime. Sauf que là, là, dans ce cas précis, aucun effet optique n’est la cause de cette impression. D’ailleurs, je reprends mon livre pour bien m’assurer de son contenu. Rien à dire de plus… c’est écrit ! Je le referme aussi sec ! Je ne peux pas aller plus loin que les dix premières pages : j’ai trop peur de découvrir que je connais déjà le dénouement.
Car lorsque l’abominable ogre voulu s‘emparer de …- comment dire, disons petite sœur Jeanne pour le moment- quand l’ogre voulu s’emparer de Jeanne, sans attendre le retour de ma mère, je me glissais derrière la couveuse, logea cette petite créature sous mon manteau et m’empressais d’aller la mettre à l’abris, en sûreté. Ce moment a été décisif pour que j’accepte que cette créature vivante s’introduise à jamais dans ma vie. Sans cet instinct de protection, j’aurais dédaigné son existence.
Dans l’ambiance mi-obscure de la chambre, je promène mon regard pour me distraire, cherchant à me soustraire de mes inquiétudes : j’entraperçois différents objets, plus particulièrement mon regard s’arrête sur deux lettres posées sur la chaise et un petit paquet carré enveloppé de papier brun. Du colis déborde plusieurs exemplaires de « Deux quasi catastrophes pour m’ouvrir les yeux » ; mon livre de chevet, mon histoire volée, romancée, cette lecture qui m’empêche de trouver le sommeil. J’ai été livré dans la matinée de cet étrange paquet avec seulement le destinataire- moi- d’indiqué sur l’emballage et le vide frustrant d’expéditeur. Quoiqu’il en soit c’est un voleur, tout simplement un voleur de vie !
Heureusement le naïf lecteur ne verra dans ce livre que le fruit de l’imagination d’un auteur de politique fiction. Ce constat m’amène à douter de mes récentes lectures : quel part de réalisme contiennent-elles, quel degré de création ? Est-il possible d’imaginer que les bicyclettes ont essayé de remédier à leurs tristes conditions sociales ? Peu probant et même totalement loufoque diraient certains. Moi, ce serait le genre de sujet qui me donnerait des doutes sur le potentiel vivant des objets. Après tout il y a Jeanne, dans le genre improbable et loufoquerie, elle est un spécimen du genre.
Tout d’un coup je reviens à la réalité, sorti de mes réflexions, j’entends au loin les chevaux de la ferme qui hennissent… une coïncidence, un signe !?
Jeanne, Jeanne, … je vais peut-être pouvoir vous la présenter. Vous allez mieux comprendre !
 
céline

 
 
   
 
Ce matin, il a du recevoir mon paquet, les 150 premiers exemplaires de « Deux quasi catastrophes pour m’ouvrir les yeux ». Il a sûrement eu la curiosité d’ouvrir le livre à l’heure qu’il est et donc d’en lire les premières lignes, peut-être les premières pages. Forcément il a été surpris, choqué peut-être, dérouté. J’ai en fait du mal à imaginer sa réaction. Mais il doit se poser des questions, c’est une certitude, et la plus importante est celle du nom de l’auteur de ce récit, son histoire écrite et qu’il n’a pourtant jamais partagé, jamais racontée, un secret de famille comme on dit, dont il est le dernier représentant, la mémoire. Déduction faite, il sait que ça ne peut être qu’un proche à l’origine de ce roman. Il va être surpris de me voir arriver ce soir, soulagé de pouvoir partager cette découverte. En même temps que j’ai programmé l’envoi de mon colis, j’ai pris la route pour arriver à temps, pour lui retirer toute anxiété ! Il verra qu’on ne m’a pas capturé et que désormais même il va pouvoir arrêter de ma cacher ! Quel soulagement pour nous deux !
 
céline