octobre      novembre       décembre      janvier      février      mars      mai       juin
 
LES HOMMES VUS PAR LES INSECTES.
Je dormais au chaud dans un cocon douillet entouré de filaments poudreux qui n’on permis de grossir, me nourrissant de la poudre blanche, essentielle.
Des picotements partout, des ailes qui veulent s’ouvrir, je vais prendre mon vol pour le temps bref ou je vais me reproduire. Semer des milliers de petits œufs pour la survie de l’espèce.
Remonter à la surface. Il fait bon, sombre et il y a des copains qui volettent avec moi…
Soudain ce bruit  de froissement que je connais déjà .Une lumière aveuglante. Nous sommes happés dans cette lumière… légèreté de nos ailes …
Ma tête va éclater avec ces cris stridents, il doit y avoir d’autre créatures dont le cri de guerre est »coneridebio »
Un jet délétère, humide et puant laisse Jojo et ses frères, inertes sur le sol…
Je me cache tout en haut dans un coin sombre et j’observe :
 Ça crie toujours mais avec des variations dans les sons. Il y a des masses qui se déplacent, grasses et puantes, ce doit être elles qui émettent ces sons. Ils n’ont pas d’ailes mais des espèces de chrysalides : des épaisseurs de tissus blancs autour de leurs corps, sur la tête quelque chose de rigide, blanc aussi. Ils reposent sur 2 choses massives et plus haut 2 autres masses identiques s’agitent avec 5 tentacules à chaque extrémité qui leur permettent de saisir des choses.
10 de ces tentacules ont vidé la poudre blanche dans un bol et le secouent.
Drôles de mœurs ! Les sauvages !assassins !!!Ils ont séparé la farine en bas et dans le bol les bébés cocons sont isolés sans protection ni ressource alimentaire…Violemment jetés dans un immonde trou noir…
 Et les voila qui jouent avec la farine y cassent des œufs, de la poudre dorée et malaxent….
Fuir ces sauvages, aller découvrir le vaste monde…
J’ai compris que le mur qui bouge au fond ouvre sur un ailleurs…
M’y glisser rapidement, en évitant l’écrasement, un jeu d’enfant avec mes ailes neuves…
Derrière c’est encore plus étrange : grand et lumineux, froid et moins bruyant.
Mais je suis seul au monde, il n’y a que ces masses gélatineuses et lourdes. Ici elles ne se déplacent pas : elles sont plus petites, posées sur des pattes, devant elles une surface plate, dure et blanche. Elles se servent de leurs tentacules, celles-ci sont prolongées avec des armes froides et brillantes. On leur apporte des choses informes qu’elles attaquent avec leurs armes et les portent dans un orifice en haut du corps, rouge et articulé, il me semble même que c’est cet orifice qui émet leurs cris.
Soudain je vois une jolie jeune voleter ; J’ai envie d’aller à sa rencontre mais elle me semble bien imprudente aller aussi près de ces monstres…Hurlement, agitation, une de ces masses enorme veut attraper la demoiselle gracieuse et légére, elle l’évite, attention à droite !splach !elle gît, écrasée, le chose hurlante l’a eu par traîtrise à l’aide d’un objet souple lancé à toute volée…
Me voilà à nouveau seul à observer de monde étrange….vivre caché car  ce sont des tueurs …mais ma mission de reproduction de l’espèce ?
C’est alors que je suis irrésistiblement attiré vers un endroit précis.
 Les signaux de la présence d’une femelle me guident de manière atavique. Étourdi, enivré, j’arrive !!!

Hélas me voilà collé, mes belles ailes engluées ; autour de moi une hécatombe, que des cadavres…
Les vieux parlaient des hommes et du redoutable Mottlock…
Je crois que je les ai rencontrés…
Je …ne…peux….plus…rien…. 
 
DEVINEZ QUI SUIS-JE ET OU JE ME TROUVE
REPONSE :une mite alimentaire dans un restaurant
yveline
 
   Les humains vue par les insectes
Je suis né au pied d’une fleur, que je pris tout d’abord pour ma mère. Me sentant rejeté par elle, c’est torturé par mon complexe d’Œdipe, que je me décidais, enfin, de quitter mon foyer et de ramper par mes propres moyens. Après être sorti de l’enclos familial, je me retrouvais devant une surface transparente comme l’eau, mais solide comme la pierre. J’essayais plusieurs fois de l’escalader mais toujours en vain car à chaque fois, je glissais. Epuisé par une dernière tentative, je m’endormais et fis des rêves agités. Au réveil, qu’elle ne fut ma surprise, la paroi translucide s’était déplacée, et devant moi s’ouvrait un monde étrange, plein de couleurs et plein d’odeurs. Je dus me frayer un chemin, à travers une forêt de longs poils soyeux, avant de trouver une surface solide. Je me mis à la gravir et en explorer tout les recoins. Après quelques dérapages et glissades diverses, j’arrivais en son centre et découvrais une vallée de petits poils moelleux. J’en profitais pour faire un petit somme et j’étais parti dans le monde des songes quand une voix, qui allait me devenir familière, me réveilla en sursaut. « Bonjour. Prenez place, je vous prie ». Voyant une énorme masse arrivé sur moi, je rampe à en perdre haleine et me trouve un abri où je me met en boule. La grosse masse se mit à parler de son enfance malheureuse, de ses difficultés avec sa mère, de ses cauchemars fréquents. Pendant ce temps, celui que je considèrerais plus tard comme mon père, acquiesçait de la tête avec quelques rares mots. « Oui, …, c’est bien, …, continuez ».
A la fin de la rencontre, toujours la même phrase : «  ça fera cent euros, merci et à la semaine prochaine ». Cette première confrontation me fit l’effet d’un électrochoc. En effet, je m’étais identifié à ce volume sur le divan, nous avions les mêmes angoisses. Je m’aperçu que j’étais heureux, car ici, je pourrais régler mes problèmes psychologiques.    
malibu
 
     Destroy la planète
Ca y est, on y est arrivé et pourtant nous étions prévenus. Nulle part sur Terre on ne trouve d’air respirable. Le principal élément de la vie, stocké, côté en bourse et jalousement gardé par les états riches, seuls capables de le traiter. Terrible cette descente aux enfers annoncée depuis longtemps. Tant de paroles, de manifestation, de réflexion pour rien. Rien ne sera plus comme avant et tout va en s’empirant. Rendement, toujours plus de rendement, c’est lui la cause de ce grand malheur. Leur entêtement à faire de plus en plus de bénéfice, à construire sans se soucier de l’environnement, nous a entraîné vers cette idiotie. Si seulement nous avions écouté les quelques sages, qui de part le Monde avertissaient de la menace. Ce que personne n’avait prévu, par contre, c’est la rapidité avec laquelle la situation est devenue incontrôlable. Bleu foncé puis noir, le ciel fut envahi de nuages toxiques qui ont empoisonnés, en moins de vingt quatre heures, l’air de la planète entière. Entière, non, car comme toujours, quelques privilégiés aisés avaient stocké de gros volumes d’air. Air qui était traité après chaque utilisation, mais comme à chaque purification on en perdait un peu, bientôt il n’en resta plus. 
malibu
     Chilem,
ou la ville aux mille dômes
 
Comme il est agréable de pouvoir, à travers ses couloirs souterrains, passé d’une bulle à l’autre, d’une ambiance à l’autre. C’est comme s’il s’agissait de planètes différentes. Chaque dôme a une spécificité et l’ensemble créé une harmonie égalitaire. Le plus grand, « le Dômair », est aussi le plus ancien et l’on dit de lui qu’il est à l’origine du renouveau de la Terre. C’est là que se fabrique l’air pur qui alimente toutes les sphères d’habitation. Collée à lui, « l’Agribulle » fournit en nourriture la ville entière. Il y a aussi « l’Ecolasphère » pour l’éducation, « le Restoboule » pour les repas, etc. Mais laissez-moi vous faire visiter le « Dancingdôm », c’est là que je bulle toute la journée. Avec d’autres chilemiens, nous y créons des musiques et des danses nouvelles qui ont fait la réputation de Chilem.  
malibu
La fin du monde 
Déséquilibre entre riches et pauvres.
En ce temps là, les déséquilibres étaient de plus en plus importants : Tant de  pays riches exploitaient des continents déshérités : tes matières premières ils te les prenaient et te renvoyaient des produits manufacturés inutiles et onéreux : Eux, quant ils te prêtaient de l’argent, en retour tu étais obligé d’acheter leur poulets et laisser dépérir tes propres producteurs de poulets… les africains, ils leur  prenaient l’or et les pierres précieuses, et au moyen –orient, le pétrole.
Drôle de vie aussi dans ces pays riches pour les masses laborieuses qui produisaient, consommaient et désiraient toujours plus. Plus certains s’enrichissaient plus les autres souffraient, sans travail sans argent et même sans toit .Toi tu ne peux imaginer que dans ces contrées riches certains dormaient dehors !!!
Hors de toute morale, sous pretexte de créer de l’emploi les riches faisaient leur loi ma foi.
Parfois certains prônaient le partage, on les appelait des prophètes ou des utopistes : tels Jésus, Bakounine, Gandhi, L’abbé Pierre…
L’abbé Pierre vint à mourir et on organisa des funérailles nationales.
 Ah les belles déclarations d’intention…mais sans changement et sans repentir !
 Mentir ?tout ce qu’ils savent faire et cela a été le déclencheur : Heures de révolte, les pauvres des pays riches qui refusent de consommer et déclarent la grève générale. Ras le bol des patrons et des politiciens et que chacun consomme ce qu’il produit.
Produits du jardin, ok mais pour l’énergie ? Gitans paysans et enfants s’en passent.
 Passent les jours et meurent les puissants du monde…
Onde de choc, le mouvement se répercute dans le tiers monde et les pays en voie de développement. Mentalement tout est chamboulé : Lait, vin, pain et riz manquent. Banques et réserves sont pillées, puis l’argent n’a plus aucune valeur.
 L’heure est grave car les pauvres d’autrefois veulent devenir riches à leur tour.
A leur tour ils veulent avoir pour eux seule les richesses qui restent.
 Le reste de l’humanité va vite crever par manque d’espoir : Voir une révolution, la perdre et devenir plus pauvre qu’avant, qu’y  a-t-il de pire pour l’avenir ? Devenir maître d’un monde dépouillé, qu’y a-t-il de pire pour ceux qui veulent dominer ?
Deviner ce qu’il advint n’est pas difficile : Ils furent atteints de neurasthénie et beaucoup se suicidèrent. Derrière ceux qui restaient  se levaient d’autres prétendants au pouvoir et les luttes fratricides les exterminaient les uns après les autres.
 Autres calamités s’abattirent sur les survivants tels des virus, les conséquences des manipulations génétiques, la pollution, le manque d’eau ou d’air…
Hier il avait fallu des siècles pour peupler la terre et la domestiquer. Quelques dizaines d’années suffirent à l’anéantir.
Tire toujours plus sur les injustices et la violence sociale finit par exploser.
 Poser les armes, ramener la paix, ne seront jamais plus possible si les inégalités se sont répandues à l’échelle des continents.
 
Yveline
Apres la fin du monde…
EVINYEL est une des communautés locales, indépendantes et autosuffisantes du continent Europe.
 Il n’y a plus de pays, n’existent que ces communautés implantées à des distances importantes les unes des autres. Chaque communauté est limitée dans le nombre de ses habitants.
C’est comme ça depuis longtemps, parait- il ,après que le monde soit devenu fou et » La Grande Catastrophe »…
Chaque communauté s’est créé sa propre architecture, uniquement basée sur les ressources locales : En forme de ruche, à base de bambou ou de noix de coco par exemple.
A Evinyel les hommes se sont inspirés des feuilles d’érable :
 L’agglomération est construite le long de nervures et chaque cellule reprend elle aussi le schéma de la feuille. Le long des nervures à l’intérieur d’une cellule familiale circulent des canalisations avec de l’eau fraîche ou l’évacuation des eaux usées. Dans chaque compartiment chacun à son espace propre ou il peut créer en fonction de ses capacités : de la peinture, des poèmes, de la cuisine, ou du tissage.
Pour les activités extérieures, les hommes circulent exclusivement à pied en suivant les nervures.
 A l’endroit où elles se rejoignent se situe l’agora où l’on peut se rencontrer, discuter et organiser les saisons à venir. La parole est distribuée à tour de rôle, le temps de parole est le même pour chacun ; .Ceci encore une fois est lié à l’histoire de la terre avant ce monde.
De même tout est plat, il n’y a pas de gradins sur l’agora et chaque cellule de vie est au même niveau, sans étage.
Bien sur on peut grimper aux arbres mais seulement pour échanger avec les autres communautés voisines en lâchant des papillons, dont les ocelles portent des messages.
Chacun  peut, s’il le souhaite, cultiver un jardin qui lui est prêté sur une parcelle au plan identique à celui de la ville.
Dans la tige qui conduit à cette parcelle ont peut échanger ses productions personnelles : légumes du jardin, bien- sur, ou autres productions.
On ne consomme que ce qui est produit sur place et on ne mange que des légumes de saison  pour ne pas créer de déséquilibre.
A tour de role les habitants prennent en charge les responsabilités  pour la collectivité comme le partage de l’eau ou le recyclage des déchets.
Personne n’a d’animal domestique ou d’élevage par respect pour « nos frères les bêtes ».
Il n’y a pas d’école ni d’examens ; les enfants qui veulent s’initier à une pratique ou à un art vont passer quelque temps auprès de celui qui la connaît.
Cette division fractale de l’espace respecte la vie privée et échappe ainsi aux utopies égalitaires qui ont précédé notre monde…. 
 
Yveline