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LES HOMMES VUS PAR LES INSECTES.
Je dormais au chaud dans un cocon douillet entouré de filaments
poudreux qui n’on permis de grossir, me nourrissant de la poudre blanche,
essentielle. Des picotements partout, des ailes qui veulent s’ouvrir, je vais
prendre mon vol pour le temps bref ou je vais me reproduire. Semer des milliers
de petits œufs pour la survie de l’espèce.
Remonter à la surface. Il fait bon, sombre et il y a des copains
qui volettent avec moi… Soudain ce bruit de froissement que je connais
déjà .Une lumière aveuglante. Nous sommes happés dans cette
lumière… légèreté de nos ailes …
Ma tête va éclater avec ces cris stridents, il doit y avoir
d’autre créatures dont le cri de guerre est »coneridebio » Un jet
délétère, humide et puant laisse Jojo et ses frères, inertes sur le sol…
Je me cache tout en haut dans un coin sombre et
j’observe : Ça crie toujours mais avec des variations dans les
sons. Il y a des masses qui se déplacent, grasses et puantes, ce doit être elles
qui émettent ces sons. Ils n’ont pas d’ailes mais des espèces de
chrysalides : des épaisseurs de tissus blancs autour de leurs corps, sur la
tête quelque chose de rigide, blanc aussi. Ils reposent sur 2 choses massives et
plus haut 2 autres masses identiques s’agitent avec 5 tentacules à chaque
extrémité qui leur permettent de saisir des choses. 10 de ces tentacules ont
vidé la poudre blanche dans un bol et le secouent. Drôles de mœurs ! Les
sauvages !assassins !!!Ils ont séparé la farine en bas et dans le bol
les bébés cocons sont isolés sans protection ni ressource alimentaire…Violemment
jetés dans un immonde trou noir… Et les voila qui jouent avec la farine
y cassent des œufs, de la poudre dorée et malaxent…. Fuir ces sauvages, aller
découvrir le vaste monde…
J’ai compris que le mur qui bouge au fond ouvre sur un
ailleurs… M’y glisser rapidement, en évitant l’écrasement, un jeu d’enfant
avec mes ailes neuves… Derrière c’est encore plus étrange : grand et
lumineux, froid et moins bruyant. Mais je suis seul au monde, il n’y a que
ces masses gélatineuses et lourdes. Ici elles ne se déplacent pas : elles
sont plus petites, posées sur des pattes, devant elles une surface plate, dure
et blanche. Elles se servent de leurs tentacules, celles-ci sont prolongées avec
des armes froides et brillantes. On leur apporte des choses informes qu’elles
attaquent avec leurs armes et les portent dans un orifice en haut du corps,
rouge et articulé, il me semble même que c’est cet orifice qui émet leurs
cris.
Soudain je vois une jolie jeune voleter ; J’ai envie
d’aller à sa rencontre mais elle me semble bien imprudente aller aussi près de
ces monstres…Hurlement, agitation, une de ces masses enorme veut attraper la
demoiselle gracieuse et légére, elle l’évite, attention à
droite !splach !elle gît, écrasée, le chose hurlante l’a eu par
traîtrise à l’aide d’un objet souple lancé à toute volée… Me voilà à nouveau
seul à observer de monde étrange….vivre caché car ce sont des tueurs …mais
ma mission de reproduction de l’espèce ?
C’est alors que je suis irrésistiblement attiré vers un endroit
précis. Les signaux de la présence d’une femelle me guident de manière
atavique. Étourdi, enivré, j’arrive !!!
Hélas me voilà collé, mes belles ailes engluées ;
autour de moi une hécatombe, que des cadavres… Les vieux parlaient des hommes
et du redoutable Mottlock… Je crois que je les ai rencontrés… Je
…ne…peux….plus…rien….
DEVINEZ QUI SUIS-JE ET OU JE ME TROUVE REPONSE :une mite
alimentaire dans un restaurant
yveline
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Les humains vue par les
insectes
Je suis né au pied d’une fleur, que je pris tout d’abord pour ma
mère. Me sentant rejeté par elle, c’est torturé par mon complexe d’Œdipe, que je
me décidais, enfin, de quitter mon foyer et de ramper par mes propres moyens.
Après être sorti de l’enclos familial, je me retrouvais devant une surface
transparente comme l’eau, mais solide comme la pierre. J’essayais plusieurs fois
de l’escalader mais toujours en vain car à chaque fois, je glissais. Epuisé par
une dernière tentative, je m’endormais et fis des rêves agités. Au réveil,
qu’elle ne fut ma surprise, la paroi translucide s’était déplacée, et devant moi
s’ouvrait un monde étrange, plein de couleurs et plein d’odeurs. Je dus me
frayer un chemin, à travers une forêt de longs poils soyeux, avant de trouver
une surface solide. Je me mis à la gravir et en explorer tout les recoins. Après
quelques dérapages et glissades diverses, j’arrivais en son centre et découvrais
une vallée de petits poils moelleux. J’en profitais pour faire un petit somme et
j’étais parti dans le monde des songes quand une voix, qui allait me devenir
familière, me réveilla en sursaut. « Bonjour. Prenez place, je vous
prie ». Voyant une énorme masse arrivé sur moi, je rampe à en perdre
haleine et me trouve un abri où je me met en boule. La grosse masse se mit à
parler de son enfance malheureuse, de ses difficultés avec sa mère, de ses
cauchemars fréquents. Pendant ce temps, celui que je considèrerais plus tard
comme mon père, acquiesçait de la tête avec quelques rares mots. « Oui, …,
c’est bien, …, continuez ». A la fin de la rencontre, toujours la même
phrase : « ça fera cent euros, merci et à la semaine
prochaine ». Cette première confrontation me fit l’effet d’un électrochoc.
En effet, je m’étais identifié à ce volume sur le divan, nous avions les mêmes
angoisses. Je m’aperçu que j’étais heureux, car ici, je pourrais régler mes
problèmes psychologiques.
malibu
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Destroy la
planète
Ca y est, on y est arrivé et pourtant nous étions prévenus.
Nulle part sur Terre on ne trouve d’air respirable. Le principal élément de la
vie, stocké, côté en bourse et jalousement gardé par les états riches, seuls
capables de le traiter. Terrible cette descente aux enfers annoncée depuis
longtemps. Tant de paroles, de manifestation, de réflexion pour rien. Rien ne
sera plus comme avant et tout va en s’empirant. Rendement, toujours plus de
rendement, c’est lui la cause de ce grand malheur. Leur entêtement à faire de
plus en plus de bénéfice, à construire sans se soucier de l’environnement, nous
a entraîné vers cette idiotie. Si seulement nous avions écouté les quelques
sages, qui de part le Monde avertissaient de la menace. Ce que personne n’avait
prévu, par contre, c’est la rapidité avec laquelle la situation est devenue
incontrôlable. Bleu foncé puis noir, le ciel fut envahi de nuages toxiques qui
ont empoisonnés, en moins de vingt quatre heures, l’air de la planète entière.
Entière, non, car comme toujours, quelques privilégiés aisés avaient stocké de
gros volumes d’air. Air qui était traité après chaque utilisation, mais comme à
chaque purification on en perdait un peu, bientôt il n’en resta plus.
malibu
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Chilem, ou
la ville aux mille dômes
Comme il est agréable de pouvoir, à travers ses couloirs
souterrains, passé d’une bulle à l’autre, d’une ambiance à l’autre. C’est comme
s’il s’agissait de planètes différentes. Chaque dôme a une spécificité et
l’ensemble créé une harmonie égalitaire. Le plus grand, « le Dômair »,
est aussi le plus ancien et l’on dit de lui qu’il est à l’origine du renouveau
de la Terre. C’est là que se fabrique l’air pur qui alimente toutes les sphères
d’habitation. Collée à lui, « l’Agribulle » fournit en nourriture la
ville entière. Il y a aussi « l’Ecolasphère » pour l’éducation,
« le Restoboule » pour les repas, etc. Mais laissez-moi vous faire
visiter le « Dancingdôm », c’est là que je bulle toute la journée.
Avec d’autres chilemiens, nous y créons des musiques et des danses nouvelles qui
ont fait la réputation de Chilem.
malibu
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La fin du monde Déséquilibre entre
riches et pauvres.
En ce temps là, les déséquilibres étaient de plus en plus
importants : Tant de pays riches exploitaient des continents
déshérités : tes matières premières ils te les prenaient et te renvoyaient
des produits manufacturés inutiles et onéreux : Eux, quant ils te prêtaient
de l’argent, en retour tu étais obligé d’acheter leur poulets et laisser dépérir
tes propres producteurs de poulets… les africains, ils leur prenaient l’or
et les pierres précieuses, et au moyen –orient, le pétrole. Drôle de vie
aussi dans ces pays riches pour les masses laborieuses qui produisaient,
consommaient et désiraient toujours plus. Plus certains s’enrichissaient plus
les autres souffraient, sans travail sans argent et même sans toit .Toi tu ne
peux imaginer que dans ces contrées riches certains dormaient
dehors !!! Hors de toute morale, sous pretexte de créer de l’emploi les
riches faisaient leur loi ma foi.
Parfois certains prônaient le partage, on les appelait des
prophètes ou des utopistes : tels Jésus, Bakounine, Gandhi, L’abbé
Pierre…
L’abbé Pierre vint à mourir et on organisa des funérailles
nationales. Ah les belles déclarations d’intention…mais sans changement
et sans repentir ! Mentir ?tout ce qu’ils savent faire et
cela a été le déclencheur : Heures de révolte, les pauvres des pays riches
qui refusent de consommer et déclarent la grève générale. Ras le bol des patrons
et des politiciens et que chacun consomme ce qu’il produit. Produits du
jardin, ok mais pour l’énergie ? Gitans paysans et enfants s’en
passent. Passent les jours et meurent les puissants du monde… Onde
de choc, le mouvement se répercute dans le tiers monde et les pays en voie de
développement. Mentalement tout est chamboulé : Lait, vin, pain et riz
manquent. Banques et réserves sont pillées, puis l’argent n’a plus aucune
valeur. L’heure est grave car les pauvres d’autrefois veulent devenir
riches à leur tour. A leur tour ils veulent avoir pour eux seule les
richesses qui restent. Le reste de l’humanité va vite crever par manque
d’espoir : Voir une révolution, la perdre et devenir plus pauvre qu’avant,
qu’y a-t-il de pire pour l’avenir ? Devenir maître d’un monde
dépouillé, qu’y a-t-il de pire pour ceux qui veulent dominer ? Deviner
ce qu’il advint n’est pas difficile : Ils furent atteints de neurasthénie
et beaucoup se suicidèrent. Derrière ceux qui restaient se levaient
d’autres prétendants au pouvoir et les luttes fratricides les exterminaient les
uns après les autres. Autres calamités s’abattirent sur les survivants
tels des virus, les conséquences des manipulations génétiques, la pollution, le
manque d’eau ou d’air… Hier il avait fallu des siècles pour peupler la terre
et la domestiquer. Quelques dizaines d’années suffirent à l’anéantir. Tire
toujours plus sur les injustices et la violence sociale finit par
exploser. Poser les armes, ramener la paix, ne seront jamais plus
possible si les inégalités se sont répandues à l’échelle des continents.
Yveline
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Apres la fin du monde…
EVINYEL est une des communautés locales, indépendantes et
autosuffisantes du continent Europe. Il n’y a plus de pays, n’existent
que ces communautés implantées à des distances importantes les unes des autres.
Chaque communauté est limitée dans le nombre de ses habitants. C’est comme
ça depuis longtemps, parait- il ,après que le monde soit devenu fou et » La
Grande Catastrophe »… Chaque communauté s’est créé sa propre
architecture, uniquement basée sur les ressources locales : En forme de
ruche, à base de bambou ou de noix de coco par exemple.
A Evinyel les hommes se sont inspirés des feuilles
d’érable : L’agglomération est construite le long de nervures et
chaque cellule reprend elle aussi le schéma de la feuille. Le long des nervures
à l’intérieur d’une cellule familiale circulent des canalisations avec de l’eau
fraîche ou l’évacuation des eaux usées. Dans chaque compartiment chacun à son
espace propre ou il peut créer en fonction de ses capacités : de la
peinture, des poèmes, de la cuisine, ou du tissage.
Pour les activités extérieures, les hommes circulent
exclusivement à pied en suivant les nervures. A l’endroit où elles se
rejoignent se situe l’agora où l’on peut se rencontrer, discuter et organiser
les saisons à venir. La parole est distribuée à tour de rôle, le temps de parole
est le même pour chacun ; .Ceci encore une fois est lié à l’histoire de la
terre avant ce monde. De même tout est plat, il n’y a pas de gradins sur
l’agora et chaque cellule de vie est au même niveau, sans étage. Bien sur on
peut grimper aux arbres mais seulement pour échanger avec les autres communautés
voisines en lâchant des papillons, dont les ocelles portent des messages.
Chacun peut, s’il le souhaite, cultiver un jardin qui lui
est prêté sur une parcelle au plan identique à celui de la ville. Dans la
tige qui conduit à cette parcelle ont peut échanger ses productions
personnelles : légumes du jardin, bien- sur, ou autres productions. On
ne consomme que ce qui est produit sur place et on ne mange que des légumes de
saison pour ne pas créer de déséquilibre.
A tour de role les habitants prennent en charge les
responsabilités pour la collectivité comme le partage de l’eau ou le
recyclage des déchets. Personne n’a d’animal domestique ou d’élevage par
respect pour « nos frères les bêtes ». Il n’y a pas d’école ni
d’examens ; les enfants qui veulent s’initier à une pratique ou à un art
vont passer quelque temps auprès de celui qui la connaît.
Cette division fractale de l’espace respecte la vie privée et
échappe ainsi aux utopies égalitaires qui ont précédé notre monde….
Yveline
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